Aide-toi et le ciel t’aidera !
Par Nicolas le samedi 18 juin 2011, 15:08 - Humeur consternée - Lien permanent
Les grecs, ont manifesté
avec force et véhémence leur mécontentement et leur opposition farouche à la
cure d’austérité à laquelle ils sont soumis. Si on ajoute à ces mouvements de
foule, l’opposition des conservateurs pourtant largement responsables de la
situation et la défection de certains membres de sa majorité, on est bien loin
du consensus demandé par Georges Papandréou.
Pourtant, sans consensus, impossible de réformer en profondeur la Grèce et
son Etat !
C’est ce qu’ont bien compris ses créanciers puisque l’Union Européenne et le
FMI en font une condition sine qua non à l’octroi de prêts supplémentaires.
Pour le forcer ce consensus, Papandréou a pris le risque d'ajouter la crise
politique à la crise financière et sociale en mettant la tête de son
gouvernement sur le billot.
De ce point de vue, on peut dire que la manifestation de force de la
population tombe plutôt mal au moment ou les dirigeants des pays de l’Eurozone
cherchent frénétiquement une solution pour faire que la chute de la Grèce
n’entraine pas avec elle celle de la maison Euro.
Si on résume la situation très synthétiquement, on peut dire qu’il y a de
plus en plus de réticences, notamment de la part des allemands, à continuer à
balancer des milliards d’euros dans ce qui semble être un trou sans fond et
sans certitude d’en être remboursé un jour. D’autant que la très relative
confiance que pouvaient avoir ses créanciers dans la capacité de la Grèce à se
réformer en profondeur est en train de s’étioler à grande vitesse !
D’un autre côté, ne plus prêter, entrainerait rapidement la Grèce vers un
défaut de paiement qui mettrait à mal tout ses créanciers (dont la BCE) avec un
catastrophique effet de contagion de type Lehman : plus de liquidité et
enchérissement du crédit !
Le chemin du moindre mal est donc fort étroit et pavé
d’incertitudes.
La Grèce, et par la force des choses ses partenaires de l’eurozone (c’est
nous), sont pris dans un engrenage infernal dont on ne voit guère comme ils
pourront s’en sortir.
La situation est donc grave et pendant ce temps là, les grecs manifestent,
en nombre et violemment !
Plus étonnant encore, la population, poussée par les habituels boutefeux
populistes, trouve le moyen de reprocher à ses sauveurs (provisoires), les
exigences qui leurs sont faites en contrepartie de leur aide !
Comme s'il était scandaleux que les préteurs désirent avoir l’assurance
d’être un jour remboursé et s'assurent que les Grecs fassent les efforts qu'il
faut pour cela !
Parce que contrairement à ce que l'on pourrait croire, par une solidarité
certes un peu forcée, mais réelle, l’Union Européenne, le FMI et même la BCE
sont venus au secours de la brebis galeuse, malgré ses mensonges pour se faire
admettre dans la zone euro.
Encore plus sidérant, nous, bonnes pommes, nous nous extasions devant les
mouvements de « révolte » des « indignés », quand nous ne les
encourageons pas à la résistance contre les banques, la Commission
européenne et la « troïka » (FMI, BCE et Union européenne), désignés
au mieux comme des profiteurs de la situation et au pire comme responsables du
marasme grec !
Au lieu d’accuser la finance internationale, le FMI, l’Europe, l'euro ou je
ne sais quel bouc émissaire, il serait préférable que les Grecs se posent la
question de leur responsabilité
collective dans ce désastre.
Pour paraphraser un très ancien proverbe, j'ai envie de dire aux Grecs
"Aide-toi et l’Europe t’aidera !"
Je ne vais pas revenir en détail sur les causes de leur situation, mais la
fraude fiscale à grande échelle, les très nombreuses professions protégées, un
Etat pléthorique et inefficace, des fonctionnaires incompétents voire
corrompus, un budget militaire démesuré, une classe politique partagée entre
quelques clans familiaux adepte de la prévarication, de la corruption et du
clientélisme etc. etc. ne datent pas d’hier et n’ont pu subsister que parce que
tout le monde y trouvait son compte.
En démocratie, un peuple doit assumer ses choix surtout si ceux-ci ont été
tacitement réitérés sur la durée.
A plus forte raison dans le berceau de la démocratie, le peuple ne peut pas
se considérer exempt de responsabilités par rapport aux décisions prises par
les dirigeants qu’il a élus. Même les jeunes ne peuvent pas s’exempter
d’assumer les choix de leurs ainés sous prétexte qu’ils n’y ont pas directement
participé. C’est le fondement même de la démocratie représentative par laquelle
la volonté des citoyens s’exprime par la médiation de représentants
élus.
Ils doivent d'autant plus assumer les conséquences de leurs errements passés
que, non seulement ça les a mis la merde mais qu'ils y entrainent d’autres
pays, d'autres populations, qui elles n'y sont pour rien !
Fort heureusement, en Grèce, certains ont choisis d’assumer et appellent leurs dirigeants et à travers eux, le peuple grec, à un peu de courage : « Changez de mentalité, cessez de naviguer à court terme avec pour seule boussole les intérêts politiciens de chacun et dites vraiment aux Grecs les choses telles qu'elles sont! Il est encore temps de sauver le pays si on se met réellement au travail. »…tiens, un bel exemple dont tous les irresponsables d'Europe devraient s'inspirer, parce que la Grèce ne fait que renvoyer une image, certes un peu caricaturale, mais fondamentalement fidèle de nos propres contradictions !
Commentaires
Le cas de la Grèce, c'est un peu le fantôme de l'avenir de Scrooge pour la France : il nous montre comment on finira si on continue sur le même rythme. Se soigner tout de suite évite d'être gravement malade plus tard...
Très bon billet
Et bien sur, ce qui se passe en Grèce n'a absolument rien à voir avec la crise financière. Et le fait que Goldman Sachs ait été le principal artisan de ses magouilles pour maquiller ses comptes est sans aucune importance. Non plus que la rescousse envisagée par les gouvernements, BCE et FMI n'a pour seul but que de couvrir l'exposition de nos banquiers (allemands et français étant les plus exposés en Grèce). Il ne faudrait pas qu'ils boient le bouillon ces pauvres petits banquiers ! On leur a menti ! Et bien que ce soit le peuple grec qui paie, que diable ! Ces fainéants, fraudeurs, Jean foutre de grecs.
Et quand la France sera dégradée, ce sera évidemment parce que les français sont des paresseux (aussi), assistés et fraudeurs. Mais les risques courus par les banques et leur double jeu ne sera jamais au grand jamais remis en question. Too big too fail ! L'alea moral est réservé aux nations....
@Xerbias
Ce qui arrive aux Grecs devrait nous servir de leçon et je pense que c'est le cas pour certains mais d'autres sont dans le déni total de responsabilités (cf. plus bas).
@Faucon
Merci et toutes mes félicitations (tardives) pour l'heureux évènement !
@Laetsgo
Et bien sur, c'est de la faute de Goldman si les Grecs ont trafiqué leurs statistiques (plusieurs fois), c'est de la faute de la BCE et du FMI si plus personne sauf....la BCE et le FMI ne veut prêter aux grecs par crainte de ne pas être remboursé, et c'est de la faute des banques si la France, depuis 30 ans, est en déficit !!!!!
C'est l'irresponsabilité générale puisque tout est de la faute de quelques boucs émissaires bien pratiques, d'autant qu'il ne sont pas exempts de tous reproches (au moins les banques) !
En fait, la finance, les banques, etc, n'ont aucune responsabilité là-dedans, c'est même eux les gentils spoliés par les méchants pauvres. Tout est donc de la faute des gens, après tout c'est le peuple qui gouverne, et il n'avait qu'à pas contracter des emprunts toxiques... euh, non, attendez...
Qu’est-ce que je fais dans la vie ?
J’exerce le plus vieux métier du monde… Lequel ?
Je suis la putain irrespectueuse qui brave les interdits et se croit tout permis
Putain ? Pourquoi putain ?
Tiens, la réponse est contenue dans la question.
Putain, parce que je ne peux pas faire autrement.
Non. Je n’aime pas ce que je fais.
C’est pour ça qu’on m’appelle : putain pourquoi tu le fais ?
Je n’ai pas le choix, je n’ai que des comptes à rendre et comme rien ne va, je suis obligée de me vendre au plus offrant, cela s’appelle le marché et moi comment je m’appelle ?
Je m’appelle PUEBLO… ce qui veut dire le peuple !
Et que fait l’Etat dans ce micmac ?
Il fait le mac… l’entremetteur. Il perçoit un pourcentage sur chaque transaction er survit grâce à mes contributions.
C’est ce que je passe mon temps à dire à tous ceux et à toutes celles qui n’en peuvent plus.
Qu’il n suffit pas de changer d’entremetteur pour avoir de quoi remettre de l’huile dans le moteur, mais de changer de mode de transport…
Changer de monture, laisser tomber sa voiture et marcher, marcher, marcher jusqu’à ce que l’Etat finisse par vous rendre et l’essence et les clefs de votre véhicule. Les entremetteurs sont tous menteurs !
Ce n’est pas parce que le premier nous caresse dans le sens du poil, et l’autre à rebrousse poil qu’il faut les croire.
Ils promettent la lune et nous remettent des prunes…
De quoi j’ai envie ? Gagner ma vie oui ou non ?
Oui… mais non. Je dis oui mais c’est non !
Oui, mais pas au prix de mon identité, de mon intégrité, de ma dignité…
J’ai envie de faire des choses que j’aime au lieu d’être une chose qu’on aime ou qu’on n’aime pas.
Plus de prostitution… plus d’exploitation… plus de corruption de l’homme par l’homme.
Tout compte fait, je préfère encore avoir un vrai rien qu’un tout faux !
Comment peut-on se représenter les choses sans tomber dans la caricature ?
C’est facile ! En rendant à l’Etat ce qui appartient à l’Etat et au peuple ce qui appartient au peuple.
Qu’est-ce qui appartient à l’Etat ? Rien
Qu’est-ce qui appartient au peuple ? Presque tout
Parce qu’il faut toujours laisser une petite place au doute.
Vous vous en doutiez ? J’en doute !
http://www.lejournaldepersonne.com/...