Valls et la tactique de Sarkozy
Par Nicolas le jeudi 22 août 2013, 21:19 - Humeur politique - Lien permanent
Manuel Valls est un
provocateur !
Désinhibé par sa popularité et par le sentiment d’être en phase avec une
grosse majorité de la population, il n’hésite pas à affirmer haut et fort des
convictions dont il sait pertinemment qu’elles vont exciter une partie de la
gauche.
Et comme on pouvait s’y attendre, sa contestation du projet de réforme de la
politique pénale de Christiane Taubira ou ses dernières sorties sur les flux
migratoires et le regroupement familial n’ont pas manquées de provoquer de
très
virulentes
réactions.
Ce n’est pas vraiment nouveau. Rappelons-nous de précédentes sorties d’avant
la Présidentielle sur les 35 heures qu’il voulait « déverrouiller »
ou sur la
TVA sociale dont il se faisait l’apôtre qui avaient, elles aussi, beaucoup
fait
réagir. Déjà, injure suprême, l’impudent avait été accusé par ses camarades
socialistes de reprendre à son compte des idées de droite.
Manuel Valls sait pertinemment que tenir de tels propos c’est comme agiter
un chiffon rouge devant un taureau bien chaud. En fait, il n’en n’a cure. Il se
considère comme intouchable et, fidèle à son positionnement original au sein du
Parti Socialiste, il veut rester dans son personnage de socialiste moderne
décomplexé et, tant sur le plan économique que de la sécurité, débarrassé d’une
idéologie de gauche qu’il juge obsolète.
Hier, à propos de la TVA sociale ou de 35 heures, aujourd’hui sur la
sécurité et l’immigration, il n’hésite pas à s’attaquer frontalement aux tabous
de la Gauche. En opposant sa fermeté républicaine et ses légitimes
interrogations sur les causes d’une intégration défaillante, il se présente
devant les français comme le chantre d’une Gauche moderne débarrassée de ce
qu’il considère à tort ou à raison comme de angélisme béat.
Ce sont deux philosophies qui s’affrontent de plus en plus ouvertement et de
plus en plus violemment si on en juge de réactions des Mélenchon, Duflot et
autre Joly.
D’une certaine manière, Manuel Valls applique la tactique du Nicolas Sarkozy
Ministre de l’Intérieur: autorité, culot et activisme.
Cette tactique a un double intérêt : donner l’impression par son
omniprésence qu’on agit efficacement contre le crime et se donner une image
d’homme fort et ferme dans ses convictions. Image que les français apprécient.
Et, comme Sarkozy en son temps, cela lui permet de matérialiser une rupture par
rapport à l’habituel discours de son camp.
Rendez-vous dans 4 ans pour voir si la comparaison s’arrête là !